Sur les traces d’un explorateur

Publié le par Corto

 

Tout doucement 

Sur les traces d’un explorateur

 

Arriver au Laos par le Mekong c’est suivre la voie royale. Majestueuse, lente et silencieuse voie d’eau qui arrive des plateaux du Tibet, séjourne un temps en Chine, garde sa frontière avec la Birmanie, garde une autre frontière entre le Laos et la Thaïlande, traverse le Cambodge et se jette dans la mer de Chine au Vietnam. Je l’ai suivie seulement pendant deux jours, de Chang Kong (Thaïlande) ou Huay Xai (Laos) jusqu’à Luang Prabang.

Le trajet se fait en « slow boat », on peut réserver la package depuis Chang Mai ou venir sur place et acheter les tickets les uns après les autres. 

 

Mekong 1

 

« La vue de ce beau fleuve fit sur moi le même effet que la rencontre d’un vieille ami ; c’est que j’ai bu longtemps de ses eaux ; c’est une vieille connaissance ; il m’a longtemps bercé et tourmenté. Aujourd’hui, il coule majestueusement, à plein bords, être de hautes montagnes dont il a rongé la base pour creuser son lit ; ici ses eaux sont boueuse et jaunâtres comme l’Arno à Florence, mais rapides comme un torrent ; c’est un spectacle vraiment grandiose. »

 

 

 

Mekong 2

 

« Dans les endroits les plus resserrés, il a encore plus de mille mètres de largeur, et partout il se trouve encaissé entre de hautes montagnes d’où d’écoulent des torrents qui, de cascade en cascade, lui apportent leur tribu : c’est comme un excès de grandeur et de richesse. Sur tout le parcours de ce fleuve immense, l’œil se repose constamment sur des monts couverts d’un riche épais de verdure. »

Tel étaient les mots d’Henri Mouhot lors de son dernier voyage vers Luang-Prabang. Le fleuve mère à bien réduit ça taille depuis l’époque de ce grand explorateur, je n’ai pas vu ces mille mètres de largeur, mais la nature est toujours le pour le bonheur de tous.

 

 

Mekong 3

 

Je ne connaissais bien sur pas Henri Mouhot avant. J’ai trouvé par hasard son récit de voyage à Bangkok (« Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge et de Laos »). J’ai eu le temps de le lire pendant les deux jours de lente descente du fleuve (C’est possible de faire le trajet en 6-7 heures en fast boat, casque et gilet de sauvetage conseillé).

 

 

Mekong 4

 

En arrivant à Luang-Prabang je me suis mis à sa recherche. Trouvé un compatriote dans une ville anciennement française ne devrait pas être un problème me dis-je. Alors c’est partit pour l’aventure à la H. Mouhot :

« Pendant la plus grande partie de ce temps…et n’ai eu en voyage que de mauvaise eau à boire et une nourriture composé de riz et de poisson sec, ou,

 

  Henri Mouhot 8

 

pour varier de poisson sec et de riz. »

 

 

Petit déjeuner

 

« Nous campâmes une nuit près d’un torrent, sur nos nattes, …

 

 

French architecture

 

(Vue du dessus du marché de nuit de Luang Prabang)

 

…,autour d’un bon feu, pour éloigner les bêtes féroces. »

 

 

Araigné

 

Trouver sa route sans avoir plus d’information que : à trois kilomètres de Luang-Prabang, sur les bords du Nam-Kan. A l’office du tourisme personne ne connait, sans grand espoir, j’ai demandé ma route à un talapoin (nom désignant les prêtres bouddhiste) d’un grand temple.

 

 

Henri Mouhot 2

 

Bien sur, il connaissait. Je n’avais ensuite qu’à suivre les flèches

  

Henri Mouhot 3

 

Perdu dans la jungle épaisse, tombant né à né avec des bêtes féroces, je du rebrousser chemin.

 

 

Henri Mouhot 4

 

Malgré la chaleur étouffante, malgré les privations de la longue marche (1h30 de marche sur une route goudronné assez bien ombragé), je ne jetais pas l’éponge. Eh, oui, pour aller voir un compatriote, Franc-Comtois de surcroit (une plaque signée de la ville de Montbéliard est posé sur sa tombe), il n’est pas question de se rendre ! Enfin, je pu poser fièrement à coté de cet explorateur naturaliste qui à découvert les ruines d’Angkor (en réalité les population locale connaissait très bien les temples avant qu’il y arrive) et fait connaitre cette partie du monde.

 

 

Henri Mouhot 7

 

Profondément colonialiste, il n’en est pas moins respectueux des populations locales et respecté et apprécier.

« Nous avons trouvé partout ici le souvenir de notre compatriote Muohot, qui, par la droiture de son caract`re et as bienveillence naturelle, s’était acquis l’estime et l’affection des indigènes. Tous ceux qui l’ont connu sont venus nous parler de lui en termes élogieux et sympathiques ».  H. Mouhot mourut ici en 1867, à coté de Luang-Prabang, ces récits on été rapporté à Bangkok malgré toute les difficultés que cela représentaient par ces « serviteurs ». La tombe a été érigé avec le consentement et l’argent du roi de Luang-Prabang.

Je n’ai pas pu connaitre le roi ou ses descendants, mais peut-être que ceci lui appartient :

 

 

Citroën

 

Le soir, je me suis attablé devant une scène au multiple couleur. Peut-être que Mouhot avait lui aussi assisté à ces danses et écoutés ces musiques d’un autre temps.

 Danse du Laos 

 

Les sonorités sont très proche du Gamelan balinais : doux et feutré. Le petits étang parsemé de nénuphars s’ajoutait à la beauté du spectacle.

 

 

Danse entre les nénuphars 

 

Publié dans Laos

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