Histoires de corruptions

Publié le par Corto

Histoires de corruptions

Mister Honda Sport :

Arrivé Pakse dans une gare routière après une nuit de voyage, on ne sait pas trop ou aller.

Dans un petit resto typique servant des noodle soup on rencontre Mr.Honda sport. C’est plutôt lui qui nous rencontre. Il n’a pas parlé français depuis plus de quarante ans mais nous explique parfaitement où on est et se qu’on peut visiter ici. Je n’ai pas tout compris et je ne me souviens pas de tout. Mais lorsqu’il nous parlait de sa femme qu’il avait eu en France, lorsqu’il était à l’école de préfet, je revois encore son visage s’empourprer et les larmes refoulés. Rappeler par son gouvernement, il ne la verra plus jamais…Timide et mal à l’aise nous n’osions pas lui poser plus de question lorsqu’il nous parlait de son internement en camp.

Maintenant il est remarié, possède une belle Honda sport, mais sa carrière de préfet est bien loin et il rêve toujours aux femmes françaises…

 

Laos VangVieng Honda

 

 

Passage de frontière :

Comment passer la frontière du Laos sans céder à la corruption : Avoie beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps !

Jamais je n’avais été confronté de près à la corruption. Celle-ci était tellement évidente, tellement accépter et « logique »que personne n’y faisait plus attention : Pour avoir le tampon de sorti du territoire du Laos il fallait payer 2 US dollars. Somme ridicule, mais multiplier par 5 car de touriste par jour rempli de plus de 40 personnes, ça fait un beau paquet pour le douanier tamponneur. Nous refusâmes…un temps…avec 3 autres français, jusqu’à ce que notre bus s’apprête à partir sans nous. Les autres touristes avaient payé sans sourciller, ils nous attendaient maintenant depuis 45mn.

Ce fut le jour ou nous avons essayé de combattre la corruption…sans succès…

 

Mister no-coruption :

Dans le bus entre Siem Reap et Battambang, un employé du gouvernement commence à discuter avec moi. Il haïssait le gouvernement et m’expliquer pourquoi sans retenu. Je trouvais bizarre qu’il critique autant, même en anglais, il peut avoir un mouchard. Mais pour lui, aucun problème, il ne risquait pas de perdre son poste. Malgré son diplôme de l’université de Phnom Penh qu’il a reçu il y a presque 20 ans, il est toujours au bas de l’échelle. Mais il ne s’en plaint pas. Il refuse la corruption et la dénonce.

Question : comment reconnaitre qu’un district est plus corrompu qu’un autre ? A l’état des routes neuves. Lorsqu’on passe de Siem Reap a Battambang on sent la différence. La surface est toujours belle, mais on est plus secoué. La sous-couche de remplissage, celle qui évite que la route s’affaisse au bout de quelques années, a été économisé pour alimenter la corruption.

Avec son salaire de misère, il doit travailler en plus le soir en vendant des sandwichs et des noodle pour avoir une vie correcte. Mais au moins il est clean et l’affirme.

 

Mister docteur « no corruption in Cambodia »

Le soir, à Battambang, on passait dans la rue et on s’est fait invité dans un mariage. Un autre vieux qui parle français. Il est médecin et connait le ministre de l’écologie (ou quelque chose commeça si je me souviens bien) du Cambodge. Pour lui, il y a très peu de corruption au Cambodge, ce n’est pas vraiment un problème et il n’y a pas lieu de s’alarmer…

 

 Cambodia Angkor Wat

 

Mister premier ministre :

Un autre soir, je rentre d’un resto Sri Lankais que j’ai partagé avec un couple d’Hollandais. Dans notre guest house à 4€ la nuit logeait la garde rapproché d’un ministre venu faire un discours en campagne. Ils étaient deux et l’un parlait bien anglais. Militaire de carrière, commandant (ou capitaine ; j’y connais rien dans les grades) dans l’armée de la république, il connait bien la région de Kampong. Il a combattu les khmer rouges encore présent dans les années 90. Il nous racontait ses nuits dans la jungle, ou il fallait se mettre le plus loin possible des routes pour ne pas se faire repérer, ou il fallait se protéger des moustiques. La meilleure solution d’après lui : boire des bières ou de l’alcool locale.

Maintenant tout ça est bien loin, il se promène avec son ministre, dors dans des hôtels pas cher. Pour venir, il conduit sa vieille voiture alors que tous les autres ont des 4*4 Lexus. Il n’est pas corrompu d’après lui, mais c’est vrai qu’il préfère monter dans le 4*4 de son copain (corrompu, mais ne parlant pas anglais alors il pouvait nous le dire) quand ils sont à Phnom Penh.

Il nous explique que c’est difficile d’en vouloir au gens quand on sait qu’ils ne gagnent pratiquement rien. Même les enfants doivent apporter de l’argent au prof pour qu’ils fassent cours…Quand ils acceptent de faire cours. Parfois ils n’enseignent rien pendant la journée et attentent le soir pour donner des cours particuliers. Acadomia ferai un malheur là-bas !

Publié dans Rrencontre

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